Se préoccuper de la sécurité énergétique est un enjeu capital en Europe. Une des priorités est notamment d'échapper à la dépendance russe et d'éviter la pénurie. Depuis quelques années l’Union Européenne a mis en place quelques stratégies qu'elle souhaite encore renforcer.
L'Union Européenne importe 60% de sa consommation de gaz naturel dont 33% provient de Russie.
Pour autant les importations diffèrent selon les pays membres. Ainsi la République Tchèque importe 93% tandis que l'Allemagne n'en importe que 44% et la France 18%. Ceci explique qu'il n'y ait pas de position européenne unique ce qui autorise la Russie à entretenir des relations bilatérales avec chacun des états-membres sans en référer à Bruxelles.
Cette dépendance met en péril la sécurité des pays européens en matière d'énergie comme on a pu le voir lors de la crise ukrainienne. L'approvisionnement en gaz russe s'effectue à 50% en passant par l'Ukraine avant de rejoindre l'Europe. Quel aurait été l'enjeu si la Russie n'avait plus eu accès à ce pays ? Il s'avère donc primordial de s'assurer que l'Union Européenne ne risque pas d'avoir à faire face à une pénurie d'énergie et l'enjeu principal est de limiter les risques dans l'approvisionnement.
On peut tout de même considérer le point de vue de la Russie à ce sujet. L'Union Européenne représente 70% des débouchés du seul acteur russe en terme de gaz, Gazprom. C'est ainsi qu'il lui serait difficile d'envisager de ne plus fournir les pays de l'Union Européenne. Pourtant elle a développé de nombreux projets, notamment avec la Chine, la Turquie et une bonne partie de l'Asie.
Pour plus de détails : https://www.senat.fr/rap/r06-307/r06-30714.html
La première piste vers laquelle les spécialistes en sécurité énergétique se sont tournés consiste en la diversification des sources d'approvisionnement. En effet, si la Russie possède 27% des réserves mondiales en gaz naturel, d'autres pays en sont aussi pourvus tels que la Norvège, les Pays-Bas et l'Algérie qui pourraient très rapidement devenir de nouveaux fournisseurs.
D'autres pays plus éloignés pourraient aussi répondre à la demande européenne : Turkménistan, Kazakhstan, Turquie, Géorgie ou encore certains pays d'Asie Centrale ou du Moyen-Orient. Pour pouvoir y parvenir il convient de poursuivre les projets de construction de gazoducs comme le Trans Adriatic Pipeline (TAP) prévu pour relier l'Azerbaïdjan et l'Europe via l'Italie.
Développer les importations de GNL (gaz naturel liquéfié) pourrait aussi répondre à l'enjeu de sécurité énergétique. L'approvisionnement s'effectue par bateau. Mais les pays exportateurs (Australie, Qatar, Moyen-Orient, Afrique et Asie du sud-est) préfèrent fournir des pays d'Asie où la demande est beaucoup plus élevée. De plus la construction de terminaux de regazification et le coût du GNL lui-même sont très élevés. Les rares en service (celui de Dunkerque est le plus grand d'Europe) fonctionnent au ralenti. L'une des principales raisons en est que les contrats de fourniture de gaz sont généralement signés pour 10 ans.
Seuls certains Etats membres pourraient faire face à une pénurie de gaz car leurs capacités de stockage ne sont pas illimitées. Les réservoirs naturels n'existent pas dans tous les pays et leur construction se révèle très onéreuse. Dans ces conditions il convient que l'Union Européenne puisse pallier aux difficultés des pays qui sont en difficulté et accentuer les échanges de toutes les sources d'énergie.
Pour appronfondir l'Europe de l'énergie : http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-europe-de-l-energie-un-enjeu-majeur-463250.html